Mounir Bouti
Palmarès :
50 combats : 47 Victoires / 1 nul / 2 défaites
Victoire contre le Champion thaïlandais Petek champion du Radja et Lumpinee
2004 Champion du monde Amateur Classe A
2007 Champion de France Classe A
2004 Champion de France Classe B
Mounir Bouti a débuté la boxe à 14 ans. Il s’était inscrit chez Guillaume Kerner, petite salle sans ring à l’époque, pour « accompagner » des copains.
Il a essayé un cours, puis très vite il a su montrer ses qualités exceptionnelles d’endurance et de rapidité, il est devenu un Nak Muay hors pair, gagnant combat sur combat…
N’en croyez rien ! Si Mounir est aujourd’hui le boxeur de talent que l’on connaît, c’est grâce à sa persévérance, son engagement complet et à son humilité qu’il le doit. Au tout début, ce jeune garçon était d’un aspect frêle et fragile, enchaînait péniblement cinq pompes… Mais il ne se décourageait pas, la boxe l’attirait. Guillaume Kerner a vite remarqué ce gamin qui s’accrochait, parfois maladroit dans ses gestes, mais toujours sincère dans ses efforts. Kerner a eu l’envie, l’intuition de pousser ce Nak Muay.
“A la sueur”, avec l’enseignement fraternel et toujours franc de son entraîneur, Mounir a acquis les techniques du Muay, la rapidité dans ses frappes et ses déplacements.
En 2000, il a remporté ses premiers combats en classe D, puis C. En 2002, il est arrivé 3 ème au championnat d’Europe à Lille.
En Novembre 2004, coaché pour cette occasion par Hassan Gaye et Farid Villaume, il est à la fois médaille d’or et obtient la coupe du meilleur combattant à Bangkok au championnat du monde amateur. Dans sa catégorie de poid, – de 60 kg, les coups sont très forts, appuyés et très rapides. Mounir a su gérer ses combats de demi-finale et de final, d’abord contre un Thaïlandais longiligne qui avait gagné tous les rounds lors de son dernier combat. Puis pour la final, contre le Kazakh Gatchyio Sitisai, « un vrai mur », Mounir a travaillé au corps, à la tête, il a fait un très beau travail technique, c’est ce qu’il lui a permis de gagner la victoire à l’unanimité des juges.
Dès sa coupe et sa médaille remises, il n’oublia pas de remercier Guillaume Kerner, resté en France malgré lui. Celui ci l’avait entraîné sans relâche plus d’une année entière pour préparer ce Championnat. Á cette minute, Mounir compatissait à la frustration de Guillaume Kerner qui n’avait pu assisté de ses propres yeux à cette victoire sur le sol Thaïlandais.
Si toutes les défaites sont amères quand elles surgissent, celle qu’a subi Mounir le 26 mars 2005 en demi-finale du championnat France, KO au deuxième round contre Pascal Benmati, lui a permis de rebondir par la suite.
Lors de son dernier combat du 14 janvier 2006, il nous a d’abord offert un Ram Muay esthétique, apprécié, celui de « l’éléphant » signe de noblesse, métaphore d’un être très proche, à l’image de la famille en Thaïlande.
Son combat commencé, Mounir n’était pas lourd comme un pachyderme, il nous donnait l’impression d’être un homme oiseau imaginaire ou un funambule marchant sur son fil. Son adversaire Albert Chey a voulu le surprendre en attaquant très vite dès les premières secondes. Espérait-il répéter le KO de Benmati ? Bouti, Nak Muay prudent, conscient qu’aucun combat n’est acquit d’avance, a su s’adapter, monter en puissance et rapidité en quelques secondes, sans partir en chiffon dans ses attaques. Il a écouté les conseils de Guillaume Kerner et a remporter largement son combat.
Mounir est toujours respectueux de ses adversaires, il sait combien notre discipline est éprouvante physiquement et mentalement. Á chaque fin de combat, il embrasse et serre dans ses bras l’autre Nak Muay avec un élan généreux et spontané. D’une personnalité calme et réfléchit, il est aux antipodes du cliché du petit bagarreur de rue.
« Je vis avec mon entourage dans une ambiance de fraternité, comme dans une relation familiale », à un jour déclaré Mounir, lors d’une précédente interview à MuayThaiTv. Il pratique un footing tous les matins, s’entraîne cinq jours par semaines avec Guillaume Kerner. Son entraîneur lui enseigne le respect, la rigueur et tout ce qui fait le muay thaï : les techniques, les rites, les traditions, mais aussi la volonté de réussir. Soutenu également par ses parents sur sa route de Nak Muay, ce jeune semble s’approcher de la vertu, tel que le définissait les philosophes Grecs, Stoïciens et Epicuriens, c’est-à-dire qu’il cultive son corps et son esprit, tout en faisant preuve de courage, de détermination et d’honnêteté. Nous lui souhaitons bonne route.
Michel Lecorre
Source : http://fr.muaythaitv.com
Mounir Bouti_Le Prodige du Muay Thai Français… par StefTan